RD Congo « Il y a un risque de genocide à Goma»
27 janvier 2025Selon un chercheur, sous couvert d’anonymat, le risque de carnage populaire ou de génocide est présent. Les rebelles du M23 peuvent commettre des tueries de masse dans certains quartiers pour essayer de les contrôler. Ils l’avaient fait lors des massacres de Kishishe en 2023, alors qu’ils accusaient leurs victimes d’appartenir aux groupes d’autodéfense populaires Maimai. Ils peuvent accuser des jeunes de Goma d’être des Wazalendu ou des FARDC. « La crainte principale est qu’un génocide soit perpétré par les M23 pour assujetir les congolais de Goma »
Les rebelles ne controlent pas la ville de Goma, ils l’occupent
Ce matin, Goma s’est réveillé avec un communiqué des rebelles du M23 qui déclarent occuper la ville. Depuis quelques jours, ces rebelles ont encerclé la ville. Dans la nuit du 26 au 27 janvier 2025, ils ont envahi une grande partie de la ville et Ils sont visibles dans plusieurs quartiers.
Mais ce communiqué du M23 ne dit pas tout. En réalité, les rebelles ne contrôlent pas la ville de Goma quartiers. Des combats dans la ville continuent ont lieux notamment dans des quartiers populaires Kituku et le centre-ville ou Murara. Des militaires FARDC et/ou des Wazalendu contrôlent integrament l’aéroport international de Goma et lancent des bombes affrontent leurs enemies.
Un commando se bat à l’intérieur de la ville de Goma
Selon Muhindo Nzangi, député national élu de Goma, il y aurait un commando de la FARDC qui est resté à Goma et qui résiste aux rebelles. Le député national, dans un message audio qui circule sur les réseaux sociaux, encourage ces militaires et a appelé la population de rester chez eux par ce que les combats de rues peuvent être sanguinaires pour les civils. Par ailleurs, il est remarquable que le retrait des FARDC de la ville de Goma n’a pas été suivi par plusieurs militaires qui exécutent des plans suicidaires éventuellement par amour de la patrie ou par dignité personnelle. Selon plusiieurs temoins, il ya des tirs qui seraient lancés vers le Rwanda et vice versa. Des bombes seraient jetés vers Goma et certains auraient exploisés sur les habitations, les hopitaux à Goma.
Pour la population, c’est l’enfer
Sans eau ni électricité depuis quelques jours, les Gomatraciens ne peuvent pas quitter leurs maisons par peur d’être tués par des hommes armés. « Ça crépite intempestivement de partout. Il y a des bombes et des balles qui finissent dans les domiciles, dans nos maisons. Il est difficile d’identifier qui sont les FARDC, le M23 ou les Wuzalendo », témoigne Aline, habitante du quartier des Volcans.
Toujours selon le témoignage de Aline, les points névralgiques ont changé durant la journée. Au début, les bruits des balles s’entendaient autour de l’aéroport, puis au centre-ville. Le soir, vers 15 heures, des bombardements et des crépitements ont été entendus à Kituki et Ndosho, à l’ouest de la ville.
Quelles solutions sont possibles ?
Pour Mwangaza, activiste des mouvement citoyen, se trouvant actuellement à Goma « il est urgent d’avoir un acteur neutre pour trouver une solution locale avec les militaires se trouvant dans la ville, les Wazalendo et les M23 afin que tout usage d’armes cesse. Toutes les forces armés doivent se retirer inclus les m23. La prise de Goma est un échec des politiques au sein des institutions congolaises, de la diplomatie nationale et de celle de la communauté internationale. La population ne doit pas être laissée à la merci d’un génocide. L’activiste pense aussi que la prise de Goma doit lancer un mouvement populaire des solidarité de tous les congolais pour dénoncer l’agression rwandaise, la complicité de la communauté internationale et de crier le plus fort pour qu’un genocide n’ait pas lieu à Goma.
Le mouvement du 23 mars (M23) est un groupe armé actif dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Il est soutenu par le Rwanda. Il est composé d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) intégrés dans l’armée congolaise à la suite d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 entre le CNDP et Kinshasa. Ils ont quitté l’armée en accusant celle-ci de ne pas avoir respecté l’accord et ont crée un mouvement armé du nom de l’accord.

Photo : Internet
Les Wazalendo, sont des civils organisés pour une lutte armée contre. contre les rebelles du M23 aux côtés de l’armée congolaise. Ils sont soutenus par l’armée congolaise.