Goma, les plaques parcellaires vont mobiliser un chiffre d’affaires de près de 831 795$

Goma, les plaques parcellaires vont mobiliser un chiffre d’affaires de près de 831 795$

27 avril 2022 Non Par Rédaction

Un agent de la mairie s’improvise dans les habitations, il pose la plaque à l’entrée principale de chaque parcelle, ensuite, il demande un paiement de 15$. L’achat de ces plaques aux fonds blancs est exigé à toutes les parcelles de la commune de Goma. Les 55 453 parcelles enregistrées par les services de cadastre jusqu’en avril 2022, devront payer chacun ce montant. Ce qui représentera chiffre d’affaires d’environ de 1 663 590 000 francs congolais, soit 831 795$ américains.

Les acteurs de la société civile sont inquiets car la gestion de l’État de siège donne un plein pouvoir aux militaires. ce qui risque de rendre le contrôle de cet argent difficile. En revanche, ils reprochent à ces mesures une superficialité et un poids économique que les citoyens doivent porter.

Bienvenu Matumo, militant de la lucha et chercheur en géographie sociale et sciences politiques à l’Université Sorbonne, pense que cette décision couvre des raisons mercantiles. « Les nouvelles plaques parcellaires semblent être un alibi pour soutirer de l’argent à la population. On ne peut pas changer un service pour un autre qui lui sera identique. Ces plaques seraient indispensables si elles portaient une innovation, comme un adressage automatique en ligne ou initier le processus de géolocalisation des adresses. » Dit-il en souriant. Les parcelles de la commune de Goma avaient déjà une plaque et un numéro délivré légalement par la même entité publique. Auparavant, ils coûtaient trois fois moins cher que le prix exigé par les pouvoirs urbains des militaires.

Dans certains quartiers, les noms des avenues ont même été modifiés. On a ainsi l’avenue Félix Tshisekedi, du nom du président actuel. Bienvenu Matumo continue en disant que ce nom d’avenue est visiblement complaisant au chef de l’État.

Dans certains pays, comme l’Italie ou les États-Unis, pour contenir l’égocentrisme des détenteurs de pouvoir, les noms d’avenues ne peuvent concerner que les noms des défunts.

Dans d’autres, comme le Sénégal, le changement de nom a été une action symbolique pour rendre hommage à ceux qui se sont battus pour le pays et pour l’Afrique, ainsi il y a des avenues Léopold Sedar Senghor, Nelson Mandela, Cheikh Anta Diop ou Bigaro Diop.