La surmilitarisation n’est pas la solution à la guerre en RDCongo.

La surmilitarisation n’est pas la solution à la guerre en RDCongo.

28 mars 2023 Non Par Rédaction

Les troupes des militaires burundais composées d’une centaine d’hommes ont commencé les déploiements à Goma, au début du mois de mars.

Avant eux, un millier de kényans étaient déployés sur le sol congolais depuis novembre 2022. Des Sud soudanais et des Ougandais sont encore attendus dans le cadre de l’appui de l’armée congolaise par la force de l’EAC (East African Community)

L’angola a déjà signé pour l’envoi de ses hommes alors que l’armée ougandaise participe à des opérations militaires entre UPDF et FARDC dans la région de Beni et Ituri.

Selon Africa Intelligence, à côté des FARDC se battent des mercenaires provenant de l’entreprise roumaine Potra. Ces mercenaires auraient été engagés par l’entreprise congolaise CONGO-PROTECTION appartenant aux influents opérateurs économique et homme politique  Bijou Eliya et Patrick Bologna. Un contrat dans lequel n’a pas participé le ministère de la défense.

photo LUCHA

Selon d’autres sources, il y a aussi des Français, des Biélorusses, des Géorgiens qui sont des instructeurs ou techniciens de l’artillerie lourde et mobiles dans la zone autour de Goma. Goma est la plus grande ville de l’Est du pays en risque d’être occupée par les rebelles du M23.

La Mission des Nations Unies pour la paix est Congo depuis le début des années 2000 avec un diapositif de plus de 13000 militaires et dans lequel il existe une brigade d’intervention qui a le mandat d’offensive militaire.

Sur ces alliances peu communes avec des entités privées ou publics, le gouvernement congolais se réserve souvent de s’exprimer. Ce qui indigne les habitants de Goma qui voient circuler dans la ville des divers types d’hommes en armes. La ville est surmilitarisée, ce qui accentue l’insécurité et la peur au sein de la population.

Stewart Muhindo, militant de la LUCHA, explique son désarroi : « En tant que nation, nous sentons que nous avons perdu le contrôle de notre destinée. Le banditisme politique, par des accords militaires qui ne donnent pas de résultats, nous vole notre présent et il hypothèque aussi notre futur. Certes, nous avons espoir que le pays va s’en sortir, mais les autorités politiques et militaires doivent faire preuve de beaucoup de sérieux : réinventer une armée républicaine congolaise, si le pays n’en a pas.»

La position de la LUCHA sur la question de la guerre au Congo est constante : Aucune armée étrangère ne pourra mieux défendre le Congo que la Force Armée de la République Démocratique du Congo, comme l’illustre cette photo datant de 2012 quand le même mouvement s’exprimait sur le déploiement d’une force neutre proposée par l’ONU. Dans un communiqué publié à cette époque, la LUCHA demandait en urgence la reforme du secteur de securité pour consolider la paix. Mais leur requête n’avaient réçu une réponse favorable de l’époque. Les jeunes de ce mouvement étaient accusés d’être des manipulés par des occidentaux. 10 ans plus tard, le pays fait face à une réalité de conflit qui semblait être enterrée.

En Mars 2012, les rebelles du M23 avaient occupé plusieurs villes de l’Est du pays et avaient même réussi à prendre la ville de Goma. Après des pourpallers, les m23 s’étaient retirés de la ville de Goma. Par une intervention militaire imposante, les rebelles avaient perdu le contrôle de tous les territoires. Ils s’étaient refugiés au Rwanda et en Ouganda. En avril 2022, ils ont repris les hostilités. Ils occupent le quart de la province du Nord Kivu. Selon le gouvernement congolais, ces rebelles du M23 sont soutenus par le Rwanda. des propos soutenus par les experts des nations unies et des organisations de la société civile.