DENIS MUKWEGE ANNONCE SA CANDIDATURE À LA PRÉSIDENTIELLE DE 2023 : Pression populaire ou prise de risque patriotique ?
3 octobre 2023C’est la bombe des médias en République Démocratique du Congo. C’est la une du jour. C’est la nouvelle! Le Nobel de la paix Denis Mukwege a annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle qui aura lieu d’ici Décembre et qui, certes, opposera Félix Antoine Kisekedi, président en exercice, à quelques opposants. Ceux-ci sont en train de s’annoncer. L’heureux perdant des élections de 2018 – Martin Fayulu- a annoncé se lancer dans la compétition le week-end passé. L’ancien premier ministre Muzito a lui aussi, fait son annonce. Moïse Katumbi va être de la partie. Des têtes d’affiche qui présagent une compétition démocratique intéressante et un vœu, pour les candidats, de proposer au peuple longtemps meurtri par la guerre et la misère sociale, des projets de société sincères dans un contexte d’indigne démagogie.
Si les compétiteurs ci-haut cités ne sont pas nouveaux sur la scène politique congolaise, un candidat de longue attente dans le chef du peuple vient, enfin, d’annoncer sa candidature : Denis Mukwege, le gynécologue passionné de Panzi, le réparateur des femmes !

C’est la liesse dans le camps de nombreux congolais qui considèrent Denis Mukwege comme une voix de vertu, une flamme dans les ténèbres, un cri audible dans les criminels bruits de la guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo, au Kivu où il a été témoin des affres les plus horribles de la guerre en s’illustrant comme gynécologue passionné. Au milieu de la guerre, dans les tirs, dans la terreur, dans la mort, Denis secourait les femmes violées. Ce qui lui vaudra non seulement l’heureux sobriquet de « Le réparateur des femmes « , mais aussi une des grandes distinctions mondiales, le Prix Nobel pour la cause de la paix. Depuis, Denis fait la fierté des peuples marginalisés du pays de Lumumba. Il est devenu une référence mondiale, un modèle de lutte et de combat pour les droits de l’homme dans son pays et dans le monde entier. La fondation Panzi dont il est l’initiateur incarne la possibilité de rêver une République Démocratique du Congo digne de vie, de paix et de sécurité sociale.
Tel est le profil de celui que d’aucuns considèrent comme le charismatique, le providentiel pour sortir le pays du gouffre dans lequel il ne cesse de tomber malgré des slogans souvent impertinents du genre » Cinq chantiers, le peuple d’abord »
En patriote fougueux, Denis n’a pas ,depuis quelques années, hésité de critiquer farouchement la politique congolaise. Ce qui, le plus souvent, le mettait en bras de fer avec les politiques. Quoi de plus étonnant ! Un autre profil d’opposant non-déclaré. C’est précisément dans ce sillage contextuel du profil de « Le Réparateur des femmes » qu’il faut comprendre l’engouement populaire et médiatique que l’annonce de Denis Mukwege a suscité. Notons qu’au cours d’une conférence de presse, Mukwege a fait un bilan macabre de la législature en fin de mandat.
Cependant, le pays de Lumumba est tellement plongé dans un état politique et social pour le moins promettant qu’il a fait un peuple pessimiste. Nombreux sont ceux qui, via les réseaux sociaux, craignent que Denis se salisse les mains dans la politique. D’autres le trouvent tout simplement prétentieux et ignorant de l’exercice politique. On peut lire : » Politique n’est pas médecine, le pays n’est pas Panzi,… ». Néanmoins, d’autres continuent à croire que Mukwege peut. En fait, qui a hier pu le moins, peut aujourd’hui le plus.
Bref, Denis Mukwege est là. Il voudrait rester là et continuer à se battre pour son peuple, pour un peuple qui mérite mieux. Le pays se dit démocratique. Mukwege a, donc, sa place dans le combat. Que le meilleur gagne et ,le plus important, que le peuple y gagne encore plus!!!
De Blaise Mukama, texte écrit au nom de « J’ÉCRIS, JE CRIE » ( magazine de réflexion sur l’actualité africaine et mondiale ).