Fadel Barro : « Il n’y a pas que la guerre en Ukraine, il y a aussi la guerre au Congo »

Le 3 avril, les rebelles ADF ont tué au moins 36 civils près de Komanda en Ituri, à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Parmi les victimes figure ALIMASI MUKINGA LÉON. Il militait au sein du mouvement Lutte pour le Changement dans la section Oicha, une petite cité près de Beni.  » Léon n’avait que 24 ans. Il était issu d’une famille modeste et avait arrêté ses études secondaires en 3ième construction en raison des difficultés financières. Pour pouvoir vivre et soutenir sa famille, Léon travaillait comme acheteur de cacao. A cet effet, Il se rendait régulièrement dans les villages reculés pour acheter le cacao auprès des agriculteurs pour ensuite le revendre aux entreprises en ville. C’est notamment pour l’achat du cacao qu’il s’était rendu, à Komanda, le village où il a péri. son corps etait diffusé en deux par une machette. Léon avait foi en l’avenir du Congo. Il avait soif de cette paix qu’il n’avait jamais vécu. C’est ce rêve d’un CONGO PROSPÈRE ET PAISIBLE qui l’a conduit à adhérer à la LUCHA en 2018. Depuis, il s’est illustré par son courage qui lui a valu le surnom Léopard.  » écrivait le mouvement sur sa page facebook @lucha rdcongo.

La mort atroce de cet activiste n’est pas un incident isolé. Depuis 2014, les civils sont tués par les présumés ADF, un groupe terroriste qui opère dans cette région depuis les anciennes guerres en Ouganda des années nonantes.

Après l’annonce de ce massacre, l’ancien leader de YEN A MARRE, qui est un des responsables de Afrikki a aussi réagi. Pour lui, « Il n’y a pas que la guerre en Ukraine, l’attention doit aussi se diriger vers ce qui se passe au Congo pour en comprendre les causes et construire les solutions durables. »

En 2022, l’armée ougandaise, la UPDF et celle congolaise  les FARDC mènent des opérations militaires contre ces rebelles et terroristes. Dans un communiqué récent, le président de l’Ouganda avait manifesté sa satisfaction sur les activités entre les deux armées sur le sol congolais. Pour Yoweri Museveni, les sites de regroupement des ADF ont été détruites et leur capacité d’actions s’est affaiblie. Ces derniers se sont retirés loin de la frontière Ougandaise. Un communiqué qui a été critiqué par le mouvement LUCHA qui pense que le Congo ne bénéficie pas de ces opérations. Pour Bienvenu Matumo, un activiste de la LUCHA et spécialiste en géographie et politique : « Les opérations militaires mixtes entre FARD et UPDF n’ont pas de résultats durables. Les terroristes se sont seulement dispersés dans la forêt équatoriale et ils continuent d’opérer et d’exploiter les ressources. »

Les violences en République Démocratique du Congo durent depuis 30 ans et plusieurs pays Africains y ont déjà participé notamment le Rwanda, l’Ouganda, l’Angola, le Burundi, le Kenya, le Zimbabwe et bien plus.