RDCongo : sous silence, 74 civils tués par les présumés ADF dans la région de Beni et Ituri. La nation est en émotion contre l’agression du Rwanda

Les forces politiques et sociales se mobilisent depuis 8 jours pour dénoncer le soutien du Rwanda au M23 dont les attaques ont entraîné le déplacement de plus de 70 000 personnes et le risque d’une occupation de la ville de Goma et la mort d’au moins 2 civils, selon le Creddho, une organisation des droits de l’homme.

Bienvenu Matumo, une des figures clés de cette mobilisation, explique que le soutien est adressé aux militaires qui sont en train de se battre aux fronts. Pour lui, la nuance doit être faite : « Les militaires qui sont en train de se battre sur la ligne de front ont l’estime du peuple, il faut les soutenir.  Par ailleurs, les secteurs de sécurité au Congo ont des multiples failles que les politiques devraient prendre en charge. Qu’ils se saisissent de cette occasion pour agir en profondeur pour une armée qui gagne. »

Les 5 derniers jours, au moins 74 civils ont péri au cours de 4 attaques à Beni et Ituri sans que la nation ne s’en émeuve.

Selon Clovis Mutshuva : « La mobilisation nationale pour dénoncer le soutien du Rwanda au M23 est à saluer. Néanmoins, elle est sélective. Le fait qu’aucune attention n’est manifestée par la nation à l’égard d’autres Congolais victimes de l’insécurité dans le pays, interroge sur la portée de cette mobilisation à contribuer de manière durable à pacifier tout l’Est de la République Démocratique du Congo. »

Clovis Mutsuva est un militant de la Lucha, Lutte pour le Changement qui a fui Beni à cause des sérieuses menaces provenant des autorités politiques et militaires de l’Etat de siège qui lui reprochaient d’avoir plusieurs fois participé aux manifestations pacifiques en faveur de la paix. 12 jeunes de ce même mouvement avaient été même condamnés par une juriduction militaire pour avoir participé à des manifestations qui appellaient à la fin de l’Etat de siège et à la paix.

Reagan Miviri, chercheur au baromètre de sécurité du Kivu, une corporation qui analyse documente et cartographie les violations des droits humains dans l’est du Congo confirme que le 25 Mai dernier, en province d’Ituri, près 17 corps des civils avaient été retrouvés décapités, près de Bakalima en Irumu. Le 26 Mai, 8 autres civils ont été tués par les miliciens à Soba et à Djugu en Ituri. Le 28 Mai, au moins 37 personnes sont mortes à Beu Manyama. Le 29 Mai dans la commune rurale de Bulongo dans le territoire de Beni, au moins 12 civils ont été tués.